Le retour

Alors il était nuit et Jésus marchait seul,*
Couvert d'un vieux manteau (Jésus n'est  pas bégueule!) ;
Il marchait lentement, le regard effaré,
N'en croyant pas ses yeux, déjà désespéré.
 
Le ciel était livide et la ville détruite.
Tout n'était que chaos dans ces rues interdites.
Personne à qui parler, un silence effrayant
Ainsi qu'un soir d'avril, il y a deux mille ans.
 
Dans ce monde effondré, Jésus semblait perdu.
Il erra jusqu'au jour, tel un prince déchu.
Que pouvait-il donc faire au milieu des gravats,
Lorsque la création n'est qu'un sombre trépas ? 

Avait-il trop tardé à revenir sur Terre ?
Il s'arrêta enfin et appela son père.
Il attendit longtemps, dans ce triste décor...
Le vent seul répondit et fit frémir son corps.


*Premier vers du poème  Le Mont des Oliviers d'Alfred de Vigny



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