Plan social

J'ai bien souvent rêvé d'être un jour au chômage,
De perdre mon emploi, un beau soir de printemps ;
De me retrouver là, comme un gamin très sage,
Enfin récompensé d'avoir été patient.
 
Certains à mes côtés ont du mal à franchir
Pour la dernière fois les grilles de l'usine ;
Ils vont d'un pas traînant, ne sachant plus que dire,
Vers le parking trop grand que le ciel illumine.
 
Car ils sont les vaincus d'une guerre impensable,
Braves petits soldats qui ne lutteront plus ;
Ils vont rentrer chez eux, ignorés, abattus,
Sans jamais s'élever contre l'intolérable.
 
Quant à moi, mes amis, me voilà libéré
De ce travail idiot qui rongeait mes journées ;
Je redeviens poète et rêveur à plein temps, 
Je suis comme un enfant qui un jour sera grand.

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